vendredi 21 février 2014

Interview de Charlotte le Bon pour le film "YSL"

vendredi, février 21, 2014 By Femmes Actives , , No comments


Entretien avec Charlotte Le Bon

Dans le film Yves St Laurent, l'actrice canadienne incarne Victoire Doutreleau la muse du célèbre couturier, elle renoue ainsi avec le monde de la mode et des podiums car elle a elle-même été mannequin pendant 8 ans avant de choisir de faire carrière dans le cinéma.

Quelle a été votre réaction en découvrant le projet ?

Charlotte Le Bon : J'ai été très heureuse et un peu surprise aussi. Et puis assez flattée, compte tenu du casting et de l'ampleur du projet. Bien évidemment, j'avais un peu peur de ne pas être à la hauteur, à côté de tous ces gens talentueux qui m'accompagnaient dans cette aventure…

Qu'est-ce qui vous a plu dans le scénario ?

Charlotte Le Bon : Il m'a énormément touchée. En revanche, j'ai découvert Victoire, dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, même si les muses de Saint-Laurent sont assez connues, à l'image de Loulou de la Falaise ou de Betty. Mais je n'avais jamais entendu le nom de Victoire Doutreleau et, quand j'ai voulu me renseigner sur elle sur Internet, je n'ai presque rien trouvé. Cela m'a semblé mystérieux, et je crois bien que c'est ce qui m'a plu. Du coup, j'ai creusé pour avoir le plus d'informations possible sur cette femme.

Comment êtes-vous allée à la rencontre de votre personnage ?

Charlotte Le Bon : J'ai lu une biographie qu'elle a écrite qui s'intitule Et Dior créa Victoire. En réalité, cette femme s'appelait Jeanne et elle a d'abord été la muse de Christian Dior avant d'être celle de Saint-Laurent. C'est d'ailleurs Dior qui lui a donné le nom de Victoire. Il y a tout un bouquin qui retrace les années où elle est mannequin, enfant, dans les années 1950-60, juste avant le début de la fondation de la maison Saint-Laurent. C'était très important pour moi de lire ce livre car j'ai été moi-même mannequin pendant huit ans, bien que ce ne soit plus du tout le même métier.

Comment la voyez-vous ? Une muse ? Ou une rivale de Pierre dans le coeur d'Yves ?

Charlotte Le Bon : C'était une muse qui, forcément, se distinguait des autres femmes aux yeux d'Yves. Comme je ne sais pas exactement à quoi elle ressemblait, j'ai essayé de trouver ma vérité à travers ce personnage, même si j'aurais adoré la rencontrer. Il y a effectivement une forme de rivalité entre elle et Pierre, car Pierre Bergé est un être très possessif et Victoire occupe beaucoup l'attention d'Yves, ce que Pierre a du mal à supporter. Saint-Laurent et Victoire ont une relation très juvénile, ce que Pierre ne partage pas avec Yves, et qui est donc de nature à l'énerver. Et il faut rappeler que Victoire et Yves ont une antériorité dans leur relation puisqu'ils se sont rencontrés chez Dior : ils avaient déjà une vraie complicité avant que Pierre ne débarque. Pierre va donc la séduire, pas seulement pour le plaisir qu'il peut éprouver à séduire une femme, mais probablement pour des raisons plus sournoises.

Vous êtes-vous documenté sur Saint-Laurent ?

Charlotte Le Bon : J'ai visionné des documentaires et lu beaucoup d'interviews : le génie de Saint-Laurent saute aux yeux, c'est évident. Ce qui m'a beaucoup touchée, c'est sa douceur. J'ai trouvé qu'il avait une vraie bienveillance à l'égard des gens avec lesquels il travaillait. C'est un être profondément gentil sous ses airs de génie. Du coup, j'ai compris d'où venait cette complicité qu'il partageait avec Victoire, et ce qui le rendait attachant. Il donnait envie d'être avec lui.

Avez-vous travaillé la gestuelle et la voix ?

Charlotte Le Bon : J'ai pris des cours de maintien et de barre au sol. J'ai travaillé avec Violetta Sanchez qui était mannequin de cabine dans les années 1980-90 chez Saint-Laurent : elle m'a appris à défiler et elle m'a montré les poses. Les cours de barre au sol m'ont également bien aidée : j'ai réappris à marcher, même si j'ai eu des courbatures pendant longtemps !
Pour la voix, j'ai travaillé avec Jean Edouard Bodziak, qui interprète Buffet dans le film. Il m'a aidée à changer d'accent, puisque Victoire n'est pas québécoise, et j'ai donc appris à placer ma voix pour, comme il me le disait lui-même, "avoir une voix de femme et pas une voix de tête". C'est comme cela qu'il la voyait et il avait raison. C'est agréable de jouer dans un film d'époque : la gestuelle est différente, les femmes ne se tenaient pas comme aujourd'hui, et le moindre geste compte.

Comment s'est passée votre collaboration avec Pierre Niney et Guillaume Gallienne ?

Charlotte Le Bon : Ils sont géniaux ! J'étais très angoissée à l'idée de jouer avec eux, car ils représentent quand même deux monstres de la Comédie-Française, qui bossent sans cesse et qui ont le rythme dans la peau. Du coup, j'appréhendais puisque je ne suis comédienne que depuis deux ans et demi et que ce n'est que mon 6 ou 7ème film. Mais ils sont adorables et extrêmement bienveillants, et au final, on s'est bien amusés.

Quel type de directeur d'acteurs Jalil Lespert est-il ?

Charlotte Le Bon : C'est quelqu'un de drôle et de gentil. Parfois, il peut être assez dur quand il s'exprime, mais il y a toujours de l'humour dans ses propos, si bien que cela passe forcément bien. Il est lui-même acteur et il sait donc très bien nous diriger : quand il veut quelque chose, il sait comment nous le demander. Il est très excité par le projet, et il a une pression énorme sur le dos, mais quand on le regarde derrière le combo, il s'amuse comme un ado. De mon côté, j'avais très peu de texte, mais comme Jalil était très attentif à mon accent, et qu'il me reprenait souvent, j'ai évité les improvisations. Du coup, j'ai essayé de coller le plus au scénario. Bien entendu, s'il y avait une réplique que je souhaitais modifier, il ne s'opposait jamais à ce que je le fasse. Au contraire, il était très à l'écoute et réceptif aux propositions.

Quelles ont été les scènes les plus difficiles à tourner ?

Charlotte Le Bon : Celles où je fais juste le mannequin : c'est un métier que j'ai déjà exercé et que j'ai détesté ! Poser et faire la potiche, ce n'est pas très intéressant. Les défilés sont difficiles car ils font peser une réelle tension sur les mannequins : on est exposé au regard de tous et on est jugé sur le moindre faux-pas qu'on peut faire…


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